[grand lettre= »C »]’est une Auberge qui propose le gîte et le couvert à tous ceux qui se sentent éloignés des réalités cathodiques des allumés de la casserole.
Un « aubergisme » où l’on se retrouvera toujours autour du feu devant l’âtre pour partager un Orval avec Michel. Le charme d’un accueil sincère fait que cette adresse implantée dans un site inoubliable devient vite un point d’éternel retour.
Malgré sa carrure imposante de lutteur, Michel Boreux est relativement bonhomme. Sa philosophie se définit dans un slogan simple : « Pour bien dormir, il faut bien manger ».
L’équipe de cuisine est jeune mais maintient bien le cap issu du pari de son capitaine : s’en tenir à l’ADN et l’intelligence des produits de son terroir ardennais avec parfois une escapade surprise comme le Tataki de thon rouge au sésame, bouillon à citronnelle sur des sucrines sautées servi en entrée. Un plat contemporain qui montre que le chef a du répondant, de la patte et qu’il peut en remontrer à beaucoup d’autres au niveau créativité et prise de risque visuelle. Et cela sans étoiles ni double toque ! En plat, le filet de biche poêlé, risotto d’épeautre, poire confite, airelles au vin, mousse de carottes et betteraves rouges, sauce déglacée vin rouge, au miel et au beurre de ferme nous remet en droite ligne dans le terroir d’un répertoire solide et bien maîtrisé. Je termine par de traditionnelles crêpes Suzette tout en contemplant un petit rayon de soleil par la fenêtre. Lorsque la sommelière accorte au service impeccable, nous propose les cafés à prendre au salon, j’ai le sentiment que Michel Boreux a encore ajouté à sa manière son grain de sel à l’histoire et aux légendes de l’Ardenne culinaire.